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Le Strasbourgeois Romain Blary est l’un des piliers de l’équipe de France de water-polo, la première qualifiée pour des Jeux Olympiques depuis Barcelone en 1992. À Rio, l’idée sera de prolonger la folle aventure au maximum.

Romain Blary a commencé par jouer au foot, a grandi dans une région où tout le monde fait du rugby et a fini par être repéré dans une piscine, parce qu’il nageait sacrément vite.

Plus de deux décennies plus tard, le gamin de Ruffec (à 40 kilomètres d’Angoulême) est, à 30 ans, un pilier de l’équipe de France de water-polo, avec laquelle il compte « plus d’une centaine de sélections. » Combien exactement ? Ni lui, ni personne – à sa connaissance – ne le sait, ce qui en dit long sur l’importance donnée à ce sport, à la fois par le grand public et les médias, mais aussi par son propre organe de tutelle, la Fédération française de natation.

« On nous prenait pour des tocards »

Le water-polo est pourtant le premier sport collectif des Jeux Olympiques, au programme depuis 1900 à Paris. Mais la France n’y brille pas, ou plutôt n’y brille plus depuis les années… 20, et son sacre olympique en 1924 puis sa médaille d’argent aux championnats d’Europe en 1927. On n’avait d’ailleurs plus vu trace de poloïstes tricolores aux JO depuis ceux de Barcelone en 1992.

C’est dire l’authentique performance réalisée par Romain Blary et ses potes lors d’un tournoi de qualification épique disputé début avril, à Trieste, en Italie. Là-bas, les Français ont pris des bleus avant de toucher les étoiles au terme d’une séance de tirs au but au couteau face aux Pays-Bas.

« Les gens nous soutenaient, mais personne ne croyait vraiment en notre qualification, se souvient le pivot du Team Strasbourg (1,95 m, 105 kg), qui évoluera au Sport Management de Vérone l’an prochain, en Serie A1 italienne. Même nous, quand notre coach Florian Bruzzo nous parlait de l’objectif JO il y a quatre ans, on se regardait un peu… Mais on s’est qualifié pour l’Euro 2014, une première pour la France depuis onze ans, puis on a fini 9e de l’Euro 2016, à Belgrade. La progression a été énorme. Tout le monde nous prenait pour des tocards, mais on s’est entraînés comme des fous, les clubs ont joué le jeu en nous libérant deux semaines plus tôt, juste pour l’équipe nationale, et ça a payé. Quand on a battu les Pays-Bas, je n’ai même pas sauté de joie, je suis resté bloqué. On a fini ce tournoi lessivé psychologiquement. »

L’un des poloïstes les plus rapides du monde

Contraint très tôt d’apprendre à nager parce que sa maman avait peur de l’eau, le Charentais adopté par l’Alsace il y a quatre ans a volontiers bifurqué vers le water-polo, qu’il juge « beaucoup moins ennuyeux ». Il n’empêche, ses qualités de nageur sont telles qu’il est considéré aujourd’hui comme l’un des poloïstes les plus rapides de la planète. « Mon jeu est beaucoup basé là-dessus, admet sans pavoiser celui qui a été élu meilleur joueur du championnat de France de Pro A, achevé à la 3eplace avec le Team Strasbourg. J’ai beaucoup nagé étant jeune, j’ai fait les championnats de France N2 de natation. Il est rare que je n’aille pas au bout quand je récupère un ballon en contre-attaque ».

Des qualités dont a pleinement profité le Team Strasbourg, même si aucun titre n’est venu ponctuer cette saison incroyablement éprouvante. À Rio, il n’y aura probablement pas de titre non plus, mais Romain Blary peut légitimement considérer ce voyage au Brésil comme un médaille d’or.

Source : http://www.lalsace.fr/sport/2016/07/27/il-est-pas-fou-ce-romain

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