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Pour la première fois de son histoire, l’équipe féminine du Lille UC disputera samedi un quart de finale européen face aux Russes de Zlatoust.

Une étape de plus dans la progression d’un club qui est également cette saison un postulant crédible au titre de champion de France.

Club centenaire, le LUC vit une cure de jouvence grâce à son équipe féminine, l’une des meilleures de l’Hexagone. Ou comment une aventure née entre quelques copines est devenue la construction d’un club où la professionnalisation gagne chaque année du terrain.

Il était une fois quelques nageuses d’un bon niveau régional et national, qui l’âge venant et quelque peu lassées de compter les carreaux et longueurs de bassin, décidèrent de se mettre au water-polo. Parmi les pionnières, Chloé Todoskoff ou Magalie Decléty (35 ans) figurent encore parmi les filles qui défieront Zlatoust, club russe perdu au fin fond de l’Oural où le water-polo féminin est une religion. Depuis dix ans, le LUC a patiemment mais sûrement construit son nid. Le temps des entraînements à la sauvette, celui des copines qui s’amusaient à poser pour un charmant calendrier, semble bien loin.

Désormais, le LUC est un club dont le budget émarge à 300 000 euros par an, avec un entraîneur professionnel, le grec Filippo Sakelis, et sept à douze entraînements hebdomadaires, samedis et dimanches compris, le plus souvent le soir, quand la piscine est disponible : « Ce n’est pas faire offense à tous les techniciens que nous avons eus avant, note Magalie Decléty, mais cette saison, on a vraiment appris énormément, que ce soit aux niveaux athlétique ou tactique. »

« C’est admirable »

Formé à l’école grecque, le jeune coach s’est jeté totalement dans l’aventure, lui qui découvrait la France et… le sport féminin : «  Je n’avais entraîné que des garçons. Les filles, c’est autre chose, je découvre, mais elles travaillent bien. C’est une très bonne expérience . » Et forcément, le travail paye. Cette saison, dans une formule de championnat à la complexité rare, le LUC fait trembler le géant niçois. Deux défaites mais d’un seul but d’écart. Les pionnières ont encore en tête les valises prises autrefois contre le club phare de l’élite. «  En rêvant un peu, on pourrait postuler au titre national », note Thierry Landron, lequel fête une décennie de présidence pendant laquelle il n’a eu de cesse de faire progresser un club qui est sorti pour la première fois en 2012 des poules du LEN Trophy (la Ligue Europa du water-polo) : « On y va pas à pas. Sportivement, c’est peut-être cette saison que l’on a franchi la marche la plus importante. Je ne pensais pas que l’apport d’un coach professionnel puisse être si fort. Il a des exigences, on essaie de les satisfaire, et tout le monde est pleinement investi, donne du temps. C’est admirable car la plupart des filles travaillent ou sont étudiantes. » Avec un groupe majoritairement français (à l’exception d’une Américaine, d’une Néo-Zélandaise et d’une Grecque), le LUC propose certainement le projet le plus attractif du polo féminin. Ce premier quart de finale européen vient récompenser tout ce chemin parcouru. Vivement la suite. •

SÉBASTIEN VARNIER

LILLE UC – ZLATOUST (Rus), quart de finale aller du LEN Trophy, samedi 20 h, piscine Marx-Dormoy à Lille.

Entrée gratuite.

Article la voix du Nord

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