Qualifiée en battant les Pays-Bas aux tirs au but lors du tournoi de qualification de Trieste début avril, l’équipe de France de water-polo a décroché son billet pour Rio. Une formidable aventure que le capitaine Alexandre Camarasa raconte avec une émotion encore palpable.
Vingt-quatre ans après Barcelone, le water-polo français retrouve les JO. Est-ce que c’est aussi une surprise pour vous ?
Le parcours a été très compliqué, mais on a toujours cru en nous. On a d’abord réintégré le groupe A pour le championnat d’Europe. On en a fait deux d’affilée, puis un premier TQO. Après, le Graal, c’est notre qualification, à l’issue de matchs incroyables. Sincèrement, c’est le tournoi le plus dur auquel j’ai participé. Physiquement, nerveusement, j’ai fini vidé. Après, je n’ai pas dormi de la nuit, toutes les émotions se bousculaient dans ma tête. C’est vraiment incroyable, indescriptible. Je savais que le sport pouvait donner ce genre d’émotions, mais je ne pensais pas autant. Et pourtant, j’en ai vécu, des choses. Je pense à tous mes coéquipiers, c’est vraiment des bons mecs, ils ont fait des sacrifices pour en arriver là. C’est important pour eux aussi de croquer.
Cette qualification, c’est d’abord une incroyable aventure humaine, non ?
On était vraiment soudé, on en est presque devenu trop émotif. Maintenant, dès que l’on se revoit, on retombe dans le TQO, on se serre tous dans les bras. J’en ai revu certains à la Coupe de la Ligue, j’avais les larmes aux yeux. Je suis tellement content pour cette équipe. Et cette amitié qu’il y a dans l’eau, on la retrouve en dehors. C’est cela qui nous a sauvés.
Vous êtes-vous dit, à un certain moment, que le rêve était inaccessible ?
Non, parce que quand tu fais du sport de haut niveau, tu ambitionnes de faire un jour la plus belle des compétitions. On a vraiment commencé à y penser après notre premier championnat d’Europe à Budapest, il y a deux ans. Parce que l’on a alors vu que l’on était là, qu’on pouvait, sur certaines périodes, certains matchs, accrocher les meilleurs. On a cru en nous et le coach a su nous pousser jusqu’à nos limites, et même à dépasser nos limites. C’est vraiment une victoire collective, avec notre DTN adjoint, les préparateurs physiques, kinés, médecins : tous ceux qui étaient avec nous dans l’aventure depuis le début. Cette victoire, c’est aussi la leur.
Comment s’est passé le retour en France ?
Quand on est rentré à Marseille, le président de la Ligue nous a préparé une grosse soirée, avec un petit gâteau. Il y avait les anneaux dessus… Rien que ça, le gâteau avec les anneaux, entouré de ma famille et de mes amis, c’était magnifique. Et puis je suis tellement heureux de représenter le Cercle des nageurs (de Marseille, NDRL). C’est une belle reconnaissance pour eux, mais aussi une bouffée d’oxygène pour tout le water-polo. La dernière qualification aux JO, c’était il y a vingt-quatre ans, à Barcelone. C’est incroyable. Je pense à tous ces éducateurs, ces entraîneurs, à la future génération. Peut-être qu’on va leur donner envie de faire ce sport. Il faut profiter d’être dans la lumière, parce que l’on est plutôt habitué à se retrouver dans l’obscurité, surfer sur cette vague et montrer la meilleure image possible.
Avez-vous l’impression que le regard porté sur votre sport est un peu différent aujourd’hui ?
Bien sûr, le regard change. Notre qualification montre que l’on n’est pas des tocards ou des branleurs, comme l’image que le water-polo pouvait véhiculer. On s’entraîne vraiment très dur. Sincèrement, c’était bien de montrer qu’on est là, que le travail, ça paie. On n’y croit toujours pas, mais il faut vite s’y remettre…
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Source : www.letelegramme.fr/
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