Le Mulhouse WP disputait ce week-end à Bordeaux les barrages d’accession à la Nationale 1. Une victoire et deux matchs nuls plus tard, voilà l’équipe vice-championne de France (derrière Harnes) et qualifiée pour la N1.
«ON VOULAIT tous être champion, rien d’autre. Et on a placé la barre très haut pour y arriver », jurait hier Mohamed Mezrag, le coach du MWP. Harnes, tenu en échec (8-8) par son équipe dans le même temps, n’a pas écouté. N’a pas voulu s’effacer davantage et a même grillé la politesse au MWP en s’emparant du titre de champion de France de la N2. Laissant au passage une pointe d’amertume dans la voix de l’entraîneur.
«Il y a eu du suspense, mais les garçons étaient prêts »
« Finir ex aequo avec Harnes (à égalité de points) mais deuxième, c’est un petit regret », pointe Mohamed Mezrag. « Au bout de notre saison, longue et difficile, et de ces trois gros matchs, on a gagné en expérience.» Mais pas le titre tant rêvé… Alors pour se consoler, il y a (tout de même) cette place en Nationale 1, qui attend le club mulhousien à la rentrée. Un niveau que n’a plus connu depuis les années 1990. Ce ticket pour l’antichambre du monde professionnel arrive au bout d’une saison complète Mulhouse est arrivé dans le Sud-Ouest préparé, après cinq semaines de répétitions, des matchs amicaux (Bâle,Colmar…) et d’attente. Verdict: si la confrontation face au favoris Limoges a mal démarré samedi soir (6-11), le MWP, plus complet, plus homogène a tenu la distance pour terminer 15-15. Le lendemain (hier), les organismes n’ont pas flanché pour autant. Mulhouse a même donné la leçon à l’hôte de ces barrages d’accessions, Bordeaux (9-3 puis 14-9).
Puis vint Harnes, hier après-midi, le match le plus physique du week-end. Et qui a paradoxalement apporté le plus de satisfaction au coach Mezrag. Harnes mène 2-3 à la mi-temps, le MWP remonte 8-8 dans les derniers instants… Et termine donc dans les deux premiers, devant Limoges et Bordeaux, synonyme de qualification pour la N1. «Cette montée est une grosse satisfaction, sachant que nous étions l’équipe la plus jeune du groupe, avec une moyenne d’âge de 20 ans », sourit l’entraineur. «On ne peut qu’être satisfait devant un objectif atteint », renchérit le président du MWP, Ludovic Bavière. Lui a suive les résultats depuis l’Alsace. «Il y a eu du suspense, c’était tendu tout le week-end. Mais les garçons étaient prêts, ils ont eu suffisamment de physique et de gnaque pour tenir. » Et maintenant? Ludovic Bavière n’y va pas par quatre chemins: «La saison à venir s’annonce délicate. On va rencontrer des pros ou d’ancien pros. » «Notre équipe ne risque pas de changer énormément. Elle est jeune et nous souhaitons la faire monter en puissance », précise le président du club. Lu budget du MWP se situe aujourd’hui autour des 70 000 euros. Nul besoin de beaucoup plus pour l’échelon supérieur. Mais il faudra aussi songer à se renforcer. «Le tout est de recruter un ou deux joueurs intelligemment. Pas forcément des étrangers», glisse Ludovic Bavière. «Car notre objectif n’est pas de faire l’ascenseur.»
Réussir une si belle saison en N2 et y revenir dans un an serait effectivement du gâchis.
PETER BEER
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