Article la marseillaise.fr/ – 30/12/13

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ALEXANDRE CAMARASA,  placide dans la vie, mais démon dans l’eau, l’attaquant de pointe de water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille porte son club de toujours dans le cœur… Pour toujours.

 

 

 

Une stature de géant, une force de la nature, Alexandre Camarasa avec son regard doux n’inspire pourtant pas la crainte quand il a les deux pieds sur terre. Dans l’eau, c’est une autre histoire, il se transforme comme un gremlin et les requins peuvent trembler. Il y en a parfois dans un bassin de water-polo.

 

Un gars comme Camarasa, il vaut mieux l’avoir avec que contre soi. C’est ce que se disent tous ses coéquipiers du Cercle des Nageurs de Marseille. C’est ce que pensent tous ses adversaires, et ce n’est vraiment pas un cadeau pour le défenseur qui a pour mission de neutraliser cet attaquant de pointe. Devant la cage, il tient une sacrée place et fait bouillonner un volume d’eau incroyable. Quand il tire, les filets s’en souviennent.. et le goal aussi. Voilà une dizaine d’années qu’Alexandre Camarasa a intégré l’élite du water-polo, et son club s’en félicite tous les jours. En fait, c’est un enfant du CNM: il y a déjà passé un bail de vingt ans. Il y a grandi, il y a été formé, éduqué, façonné.

 

« J’ai toujours aimé l’eau, raconte-t-il, allé pêcher avec mon père et nager. À l’âge de 7 ans, mes parents m’ont inscrit pour passer un test de natation au Cercle des Nageurs de Marseille. C’est Alex Jany qui s’en occupait et j’ai été pris. Attiré par l’aspect ludique du water-polo et le sport collectif, j’ai commencé à le pratiquer à 12 ans. Benjamin, cadet, junior, j’ai intégré la réserve Élite à 16/17 ans. Après mon baccalauréat et à 19 ans, le club m’a prêté un an à Aix-les-Bains pour avoir du temps de jeu puisque j’ai été enrôlé dans le sept majeur, comme Frédéric Amardeilh qui a suivi le même chemin. Je m’entraînais avec le CNM et je partais jouer les matches avec les Savoyards. »

 

La tête bien pleine

 

En même temps, Alex s’était inscrit en faculté de droit. Mais à son retour dans l’équipe du Cercle, il s’est uniquement consacré au water-polo avec le statut de joueur professionnel. Affecté par la disparition de son père, il n’avait plus la volonté de mener de front les études et le sport de haut niveau.

 

« J’ai laissé passer un an et j’ai recommencé le droit. Je suis maintenant titulaire d’un master en droit des affaire de la fac d’Aix-en-Provence et une mention droit du sport suivi à la faculté de la Canebière qui m’a bien aidé en me ménageant un emploi du temps spécifique. Car les entraînements sont de 8h45 à midi et de 18h45 à 21h. »

 

Et la vie de Camarasa continue d’être bien réglée. Ayant besoin d’une occupation intellectuelle pour s’épanouir, il s’est inscrit à la faculté des Sciences Politiques de Paris pour une formation à distance. Un modèle de tête bien pleine. Depuis deux mois, il a aussi entrepris de respecter un régime diététique.

 

« Jusqu’à présent, je mangeais un peu n’importe quoi, sans grosses conséquences sur mon physique. Mais désormais, le médecin de l’équipe de France m’a conseillé un régime et j’apprends à manger plus sainement. »

 

L’hymne national dans le cœur

 

En vue, il y a une qualification en février-mars contre Malte pour les championnats d’Europe qui se dérouleront cet été à Budapest. Et l’équipe de France, c’est ce qui motive le Marseillais.

 

« Sur le bonnet, sur le peignoir, il y a marqué France, ça donne les frissons, avoue-t-il. Jouer pour son pays, c’est une fierté et un honneur. Et entendre comme chanter la Marseillaise, c’est beaucoup d’émotions. L’objectif final, c’est bien sûr une qualification pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016, d’autant que le water-polo français n’y a pas été représenté depuis Barcelone 1992. On a vraiment une belle équipe et on travaille tellement que ça va le faire. »

 

Sa famille : le Cercle

 

Pour en revenir au CNM, Alex Camarasa confirme l’attachement à « son » club, son esprit famille, en souhaitant connaître le même parcours qu’un Paolo Maldini, qui a réalisé toute sa carrière de footballeur dans un même club (le Milan AC). « Et puis j’ai des rapports spéciaux avec Olivier Chandieu qui a été mon premier entraîneur quand j’étais gamin, et me revoilà avec lui! Je ferai toujours tout ce qu’il me demande. C’est un excellent meneur d’hommes et dans les situations difficiles, il nous apprend à être des guerriers, à ne jamais baisser les bras. Quant à Jean-Marie Olivon, son second, il est là pour arrondir les angles, nous remonter le moral. C’est un duo parfait. »

 

Quant à sa vie privée, il n’y a pas matière à faire les titres sulfureux de la presse « people ». Ces dernières années, il vivait seul dans un studio au Roy d’Espagne avant que sa compagne Kenza, une jeune avocate parisienne, le rejoigne définitivement ce Noël. Sacré cadeau. Et sa mère est une spectatrice assidue des matches de water-polo disputés au CNM et une admiratrice fervente de son fils. Le bonheur.

Denis Derval

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